L’Établissement public du Palais de la Porte Dorée comprend un Aquarium tropical et le Musée national de l’histoire de l’immigration. Le Musée national de l’histoire de l’immigration décerne chaque année un prix littéraire et un prix BD, ils récompensent un récit et une BD, écrits en français traitant du thème de l’exil. Qu'il soit volontaire ou imposé, intime, économique ou politique, l’exil marque la littérature et l'enrichit de nouvelles odyssées. Les souffrances et les angoisses, les découvertes et parfois le sentiment de libération liés à l'éloignement de la terre natale sont sources de créativité et d'inspiration littéraires. Les statistiques récentes montrent que bien plus d’un Français sur quatre est issu de l’immigration, qu’il soit immigré lui-même ou que ses parents ou grands-parents le soient. Nous sommes tous concernés de près ou de loin, c'est une histoire commune.
"Les Prix de la Porte Dorée récompensent cette année trois auteurs qui ont en commun de nous livrer, avec sensibilité et humour, des récits intimes entre quête de l’histoire familiale et transmission. Charles Berberian est déjà un auteur et illustrateur majeur, dont le style unique qui allie différentes techniques, allant du dessin à l’aquarelle, marquera l’histoire de la BD en France. Les deux primo-romancières, Élise Goldberg et Seynabou Sonko, véritables magiciennes de la langue, jouant des mots et des styles narratifs, sont comme leurs prédécesseurs à ce prix, appelées à marquer la littérature contemporaine de leur empreinte singulière."
Constance Rivière, directrice générale du Palais de la Porte Dorée.
"C’est une première pour le Prix littéraire de la Porte Dorée, deux lauréates sont arrivées ex-aequo. Ces deux romans se sont détachés assez naturellement de la liste des sept livres sélectionnés. Pour cette édition 2024, ce sont deux primo-romancières, deux romans aux sensibilités différentes qui nous ont conquis. Pour Seynabou Sonko, son roman captivant Djinns traverse les générations, son écriture enlevée et rythmée, son oralité ont séduit le jury. Élise Goldberg, elle, offre avec Tout le monde n’a pas la chance d’aimer la carpe farcie un texte audacieux dont l’écriture novatrice accompagne cette histoire drôle et émouvante autour de la cuisine ashkénaze. L’exil est au cœur de ces deux ouvrages qui posent une réflexion sur la transmission, la mémoire et la langue."
Sabyl Ghoussoub, président du Prix littéraire de la Porte Dorée 2024.
"À travers ses propres souvenirs et la reconstitution de son histoire familiale, Charles Berberian nous invite à partager son retour aux origines, qui s’impose comme le livre le plus intime et universel de toute son œuvre. C’est avec une justesse maîtrisée tant sur le scénario que sur les dessins que Charles Berberian parvient à raconter son histoire intime empreinte d’une grande et délicate sensibilité et qui aborde avec subtilité des questions profondes d’identité, de différences culturelles, d’amour et d’enfance, en leur restituant toute leur complexité."
Marguerite Abouet, présidente du jury du Prix BD de la Porte Dorée 2024.
Le Palais de la Porte Dorée est un musée national qui s’adresse à tous les publics mais qui est particulièrement fréquenté par les jeunes, plus de 50% des visiteurs ont moins de 30 ans. Chargeurs Philanthropies a pour ambition d’accompagner les projets culturels ambitieux en lien avec la jeunesse et souhaite promouvoir la culture pour le plus grand nombre. Quoi de plus emblématique culturellement que de soutenir les auteurs et la littérature !
En tant que partenaire du prix littéraire et de la BD de la Porte Dorée, Clément Menet, président de Chargeurs Philanthropies a remis le 25 mai 2023, en présence de Constance Rivière, directrice générale du Palais de la Porte Dorée et Rima Abdul-Malak, ministre de la culture, une dotation financière d'un montant de 4000 euros pour chacun des lauréats. Les jurys des deux prix se sont réunis pour saluer Polina Panassenko avec "Tenir sa langue" (Editions L'Olivier) qui reçoit le Prix Littéraire et David Sala avec "Le poids des héros" (Editions Casterman, devient lauréat du Prix BD. Avec "Tenir sa langue", Polina Panassenko, traductrice, auteure et comédienne russo-française raconte l'histoire d'une identité à construire. D'un pays à l'autre, quittant l'ex-URSS pour gagner Saint-Etienne, Polina était devenue Pauline. Vingt années plus tard, elle tente de regagner son prénom originel, comme pour réunir deux langues et deux pays. Dans "Le poids des héros", c'est le choix de la couleur et de la lumière dans lequel nous emporte David Sala pour livrer une foisonnante bande dessinée sur la mémoire et l'oubli nécessaire, il puise et ravive sa propre enfance et la vie de ce petit garçon. Hommage aux figures parentales, il croise les points de vue et les époques.